La primevère officinale (autrement appelée « coucou »!) est une fleur que j’aime particulièrement,et à laquelle je suis très sensible…

Sans doute, déjà parce qu’après l’hiver, elle est l’une des premières fleurs à nous annoncer le printemps…(primula =toute première ; veris =du printemps) et le « retour » dans les champs! Et sans doute aussi parce qu’elle me rappelle de jolis souvenirs d’enfance, lorsque je les ramassais pour en faire de jolis bouquets tout ronds…

Plus tard, mon arrière grand-mère m’expliqua que lorsqu’elle était petite, sa grand-mère lui préparait des tisanes avec ses jolies ombelles jaune d’or…

Il n’est pas impossible que ce soit dans les racines de ce cheminement, que ma vocation pour les plantes et leurs vertus soit née… 😉

La primevère officinale est donc l’une de ces fleurs, que l’on voit en abondance, et un peu partout, mais à laquelle la majorité des gens ne prêtent que peu d’ intérêt… comme si le fait d’être si « commune », amenuisait ses qualités…

En réalité, c’est une plante dotée de nombreuses vertus dont je vais vous partager les secrets…

 

Origine et description:

Cette jolie plante printanière est donc très commune dans les prés, les pâturages, clairières, lisières… Elle pousse dans toute l’Europe, l’Asie centrale, le Caucase et la Sibérie, dans les plaines jusqu’aux montagnes (jusqu’à environ 2ooo m d’altitude)

Plante vivace de 10 à 30 cm de hauteur, elle a une belle floraison en ombelle de couleur jaune d’or, avec une touche de orangé au cœur, très odorante,  de mars à juin.

Ses feuilles sont ovales, recouvertes de poils, disposées en rosette basale. Ses racines dégagent par ailleurs un net parfum ambré lorsqu’on les froisse. Le « coucou » est donc la variété officinale de la famille des primevères.. (sa « cousine », tout aussi commune, est nommée « primevère vulgaire » ; ses vertus sont très moindres en comparaison…)

 

Propriétés et vertus: 

*Les fleurs (=ombelles)  de la primevère officinale sont antispasmodiques, sédatives, calmantes et anti-inflammatoires.

On peut les utiliser pour lutter contre l’insomnie –notamment chez les enfants-; pour favoriser la détente et le calme, particulièrement au moment du coucher.  Elles apaisent l’asthme et les troubles allergiques, les maux de tête, les migraines, les vertiges, les contractions et autres troubles nerveux, et/ou digestifs liés, les angoisses…

Elles sont également un bon sédatif de la toux, et ont par ailleurs une action antibiotique et antifongique (notamment dans les cas de candidoses)

*les racines augmentent les sécrétions salivaires et bronchiques et les fluidifient : elles sont donc expectorantes et antitussives. Elles sont également diurétiques et anti-rhumatismales.

*les feuilles ont des propriétés semblables mais beaucoup moins puissantes. Elles sont en revanche comestibles et délicieuses en salade!

C’est par ailleurs une plante vertueuse dans son ensemble pour les inflammations des voies respiratoires et pour l’hygiène buccale.

Utilisation: 

en interne :

*L’infusion: une pincée de fleurs par tasse; infuser 10 minutes . Prendre 3 tasses par jours (dont une au coucher ) pour l’utilisation en « soins »;

ou… à toute heure de la journée, simplement pour le plaisir de déguster une délicieuse boisson chaude délicatement parfumée !

en externe: 

*L’huile solarisée  : ce macérat solaire est à utiliser en frictions /massages contre les contusions les œdèmes, les douleurs musculaires et articulaires, les jambes lourdes …

Cette huile peut également être utilisée en friction sur le thorax en cas de toux récalcitrante (seule ou en base avec des huiles essentielles adaptées)

Pour la réaliser = laisser macérer les fleurs recouvertes d’huile (première pression à froid, bio) : ou d’olive, ou d’un mélange de 80%d’huile de tournesol et 20% d’huile de noisette,  pendant 2 mois au soleil.

*Le sirop : 1 cuillerée à café 3 fois par jour pour l’enfant et une cuillerée à soupe 3 fois par jour pour l’adulte, en cas de rhume, ou de toux persistante.

La recette : faire frémir 30 g de fleurs fraîchement récoltées dans 1/2 litre d’eau. Laisser infuser pendant une dizaine de minutes, puis presser et filtrer. Ajouter 400 g de sucre, laisser cuire environ 1/4 d’heure, jusqu’à la consistance désirée. Conserver ce sirop, das des bouteilles en verre teintées (fermeture type « limonade »), au frais de préférence.

*à savoir : (très utile en pleine nature!) le suc de la plante broyée s’avère très efficace pour soulager les piqûres d’insectes!

*Autres usages: l’infusion peut être utilisée en cosmétique ; appliquer en lotion comme adoucissant, hydratant , mais également comme anti-démangeaisons sur les divers maux cutanés,  ou encore pour estomper les tâches cutanées (couperose…)

Histoire et légendes…

  • selon une longue tradition médicale datant de l’antiquité, la primevère officinale  est considérée comme le remède spécifique de la paralysie… on la considérait d’ailleurs comme très efficace pour soigner les « paralysies de la bouche » et le bégaiement.
  • à travers les âges, elle a été associée au renouveau, à l’espoir, et à la fertilité.
  • au 18° siècle, ses fleurs symbolisaient le libertinage
  • les mères possessives en cousaient dans les oreillers du fils qu’elles souhaitaient garder auprès d’elles..
  • les enfants qui avaient dans leur fratrie un malade « mental » en disposait devant la statue de St Germain, le premier dimanche de mai .
  • Avis aux artistes : elle était réputée pour favoriser l’inspiration! Certains artistes (écrivains, musiciens, peintres,…) se fabriquaient même des amulettes à base de ses feuilles et fleurs séchées, réduites en poudre!
  • …et elle est un excellent hygromètre: se fermant lorsque le temps est à la pluie !

Alors, après toutes ces explications, j’espère que désormais vous la regarderez avec un œil nouveau 😉